
Immersion dans le plus grand festival culinaire français : le Lyon Street Food Festival

Plus grand festival de cuisine de France, le Lyon Street Food Festival réunit 120 chefs, plus de 200 recettes salées et sucrées (prix compris entre 4 et 6€), vins, bières et cocktails, 60 concerts, 400 ateliers et 200 000 festivaliers.
A l’origine : Thomas Zimmermann et Emeric Richard, fondateurs de l’agence Nomad Kitchens (spécialisée notamment en restauration événementielle et organisation de festivals) qui veulent redonner leurs lettres de noblesse à la street food et la fusionner avec la culture gastronomique lyonnaise. 1ère édition en 2016, un succès.

Immersif, ludique et délicieux
Le festival repose sur trois piliers : cuisine, culture et musique.
Cette année, il atterrit dans un nouveau lieu, un ancien technicentre de la SNCF de 40 000 mètres carrés, aux allures de friches, parfaite pour accueillir les stands des 120 chefs présents, venant des 4 coins du globe et de cuisines quotidiennes comme étoilées : l’année dernière avec Dominique Crenn, et, entre autres, Mauro Colagreco et Florent Ladeyn et ses frites mimolette aux diverses sauces (notamment maroille) pour 2024.
L’argentin Mauro est un fidèle du festival depuis 2019, qui fut l’année des records pour son restaurant le Mirazur à Menton (avec 3 étoiles et le titre de meilleur restaurant du monde) : J’aime participer à ce type d’événement où il y a un public large et populaire, ça démocratise notre métier. J’avais gardé un super souvenir la première année, avec une ambiance géniale, et cette année on a une raison supplémentaire de revenir puisqu’on ouvre notre pizzeria à Lyon, la Pecora Negra, après Menton et Strasbourg
. Échantillon proposé sur le stand avec sa pizza portafoglio avec de la mortadelle pistachée de Bologne, straciatella des Pouilles, crème et éclats de pistache, et une pizza plus simple straciatella/parmesan/basilic, un régal.

Quenelle revisitée par le chef de la Cour des Loges, restaurant gastronomique à Lyon ; lobster croc pour l’équipe de l’Institut Lyfe (anciennement Paul Bocuse) : la fusion street food et gastronomie fonctionne à merveille.

Rapprocher les chefs du grand public était d’ailleurs un des objectifs premiers des fondateurs du festival, estimant que Lyon s’y prête tout particulièrement, grâce à l’appétit naturel des Lyonnais pour la gastronomie.
Un bouillon de culture
Une énorme programmation d’ateliers artistiques, œnologiques, culinaires, mixologiques, éco-responsables accompagne les dégustations culinaires. De l’accord mets et vins avec la bière ou le champagne à l’initiation au BMX, en passant par la découverte des vignobles d’Auvergne-Rhône-Alpes, l’initiation à l’AOP Saint-Joseph, ou Beaumes-de-Venise ; la création de cocktails avec la clairette de Die, l’initiation à la sérigraphie, à la poterie, l’art de cuisiner la truffe ou la fourme d’Ambert comme ingrédient de dessert : bref, il y en a pour tous les goûts.
Sans oublier la programmation live, accueillant des artistes majoritairement électro et aux noms parfois très raccord avec le festival (Romane Santarelli, Miel de Montagne ou Vipères Sucrées Salées) pour ambiancer tout ce petit monde, jusqu’au bout de la grande tablée de 100 mètres.

Autre incontournable : les Street Food Stories sur la scène talk
du festival, où les chefs viennent raconter leur parcours. Le discret mais très engagé Michel Bras, chef 3 étoiles, nous a régalé de ses mots dès le premier soir, en revenant sur l’ensemble de son parcours et sa philosophie à l’occasion de la sortie de son livre Cheminement, publié fin 2023.

Un voyage international express
Les ateliers intègrent également les destinations mises à l’honneur, car le Lyon Street Food Festival rend hommage aux cultures culinaires étrangères, qui ont grandement inspiré Emerci et Thomas lors de leurs années passées à l’étranger. A commencer par l’Asie, berceau de la street food, qui dispose d’un espace entier composé de plusieurs chefs et donc plusieurs bouchées, salées comme sucrées.

Pour cette 8ème édition, les autres destinations à l’honneur étaient la région d’Aragòn en Espagne (et l’occasion de découvrir les vins et vignobles d’ici via un atelier dédié, ou encore les viandes), le Mexique autour de la ville de Puebla, qui s’est vécu au travers de 6 chefs et des ateliers de mixologie autour du mezcal, d’initiation à la danse mexicaine ou de confection de piñata ; la région Nouvelle-Aquitaine, la Corée et sa K-Food
dont le kimchi ou le kimbap ne sont plus étrangers depuis l’explosion des K-drama.

Bacchus on board
Beer Garten voit ses rangs hyper garnis, le Wine District lui tient sans problème la dragée haute. Piloté par Inter Rhône, il met en avant les vins de l’appellation Côtes-du-Rhône, régionales et communales, mais surtout méridionales. Géraldine Clément, la sommelière qui anime les master class tout au long du festival avec Bertrand Boislève, se réjouit de voir les festivaliers prendre la mesure de la qualité et de la diversité des vins des Côtes-du-Rhône, du rouge fruité au rosé charpenté en passant par le blanc aromatique, entre autres.

La Clairette de Die a pignon sur rue avec son propre stand et ses dix producteurs présents, quand les autres vignobles de la région, comme le Beaujolais ou la Savoie par exemple, trouve un espace d’expression au cœur de l’espace dédié à la Vallée de la Gastronomie.
