Beaujolais Nouveaux : la petite histoire qui raconte la grande

Beaujolais Nouveaux : la petite histoire qui raconte la grande

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Le Beaujolais Nouveau, c’est une histoire de tradition, de succès, de déboires, de résilience et de renaissance. C’est à la fois une comédie, et une tragédie grecque. Après une gloire étincelante, où les restaurateurs les plus célèbres, comme Paul Bocuse, célèbrent, en chœur avec le grand public, le nectar automnal, où les Japonais le boivent tout en se baignant dans des piscines de primeur, la chute a lieu, affectant le vignoble dans son ensemble et opérant une transmutation profonde et douloureuse, préfigurant sa renaissance actuelle et son repositionnement global.
Qualité et plaisir sont définitivement au rendez-vous du 3ème jeudi de novembre, et les Beaujolais Nouveaux continuent à écrire leur histoire, incluant de nouveaux chapitres, comme désormais les Beaujolais Nouveau rosés, représentant 4% de la production.

Crédit photo : Vins du Beaujolais, Sadik Sans Voltaire
Crédit photo : Vins du Beaujolais, Sadik Sans Voltaire

Aperçu du millésime et canon de copain

Bien que sa vinification particulière lui donne ses arômes et un profil reconnaissables entre tous, le Beaujolais Nouveau représente une occasion de goûter le millésime qui vient de s’achever et qui, pour les vins non primeurs, commence son hibernation au cœur des cuves et des caves.
Chaque année se suit mais ne se ressemble pas : à la dégustation des primeurs début novembre, on a un aperçu du climat écoulé.
2024 n’échappe à la règle, et les Beaujolais Nouveaux de cette année exprime les conditions climatiques qui ont régné sur le vignoble, avec toujours une légère différence entre les Beaujolais Nouveaux et les Beaujolais Villages Nouveaux, souvent un peu plus concentrés et charnus que les premiers (cette généralité ne valant pas loi absolue pour autant).
Cette année a été compliquée pour la plupart des vignerons. Un printemps froid, pluvieux, un été frais et arrosé aussi, certains terroirs qui ont subi grêle et gel : cette fraîcheur météorologique signe des primeurs 2024 plus légers que certaines dernières années.

Lire notre article quand le climat menace la viticulture.

Pour les Nouveaux réussis, on est en plein dans ce côté canon de copain, fruité et léger, gouleyant et savoureux. Pour les autres, on est dans des cuvées peu expressives, aux arômes végétaux un peu trop prononcés, sans matière en bouche.
A l’inverse, un millésime chaud et sec comme 2020, aux vendanges précoces, avec des raisins souvent concentrés et un état sanitaire exceptionnel a donné naissance à des Nouveaux particulièrement structurés.

Crédit photo : Vins du Beaujolais, Fraise & Basilic
Crédit photo : Vins du Beaujolais, Fraise & Basilic

Des préjugés dépassés

Les Nouveaux, c’est pas bon ? Et ben si. Fraîcheur, souplesse et légèreté ont leur charme intrinsèque, et peuvent même se révéler parfois complexe, développant une gamme aromatique fidèle à l’expression du gamay : fruits rouges, parfois noirs, fleurs (rose, pivoine), poivre, minéralité…
Ce qui permet aussi de déboulonner un 2ème préjugé : les primeurs sont à boire dans les 6 mois.
Et ben non. Tout dépend évidemment de leur qualité, mais lorsqu’ils sont bien vinifiés, et sur des millésimes qui s’y prêtent, ils peuvent être consommés jusqu’à 3 ou 4 ans plus tard en moyenne.
Est-il également nécessaire de rappeler que les goûts de banane et autres arômes qui n’ont rien à faire ici ne sont plus d’actualité, puisque le cahier des charges des Nouveaux n’autorise plus l’utilisation de certaines levures exogènes qui pouvaient générer ces goûts bien étranges.

La vinification du Beaujolais Nouveau - Crédit photo : Vins du Beaujolais Etienne Ramousse Vinification
La vinification du Beaujolais Nouveau - Crédit photo : Vins du Beaujolais Etienne Ramousse Vinification

Une vinification pleine de défis

Le préjugé le plus injuste est sans doute celui qui dit que le Nouveau, c’est un vin de fainéant.
Rien n’est plus faux pour le/la vigneron(ne) qui veut faire un beau primeur, surtout s’il le fait en bio et/ou nature.
Déjà, le timing est franchement serré entre les vendanges et la commercialisation (inaugurée le 3ème jeudi de novembre), entre 2et 3 mois en moyenne. D’autant que chaque année réserve ses surprises : parfois, les fermentations se déroulent bien et rapidement, et d’autres années, c’est tout l’inverse et il faut donner un coup de pouce au moût pour qu’il tienne sa deadline de mi-novembre.
Ou le surveiller comme un enfant et le maintenir à une température permettant le départ en fermentation qui ne se fait pas toujours spontanément, et le vigneron se retrouve ainsi à aller vérifier toutes les 3 heures, nuit comprise, que tout reste stable dans la cuve.
2024 a présenté les challenges d’une année fraîche et des macérations un peu plus longues que d’habitude, pressant un peu les vignerons.

Que faire le jour J ?

Chez vous, avec les amis, après une virée chez le caviste pour faire le plein et en tester plusieurs, ou bien chez les ambassadeurs du Beaujolais, soit les fameux établissements faisant partie du réseau des Bistrots Beaujolais, c’est vous qui voyez !

Crédit photo : <sup>©</sup>Vins-du-Beaujolais, Fabrice Ferrer
Crédit photo : ©Vins-du-Beaujolais, Fabrice Ferrer

Pour identifier le caviste ou le bistrot qui vous fait envie / le plus proche de chez vous / avec le programme qui vous attire le plus, c’est ici que ça se passe.
Chaque Chef et chaque caviste a sa cuvée préférée, ses accords mets et vins qui vont bien, pour une célébration gastronomique des primeurs.

Sélection de cuvées

Nous avons pu déguster 35 des 119 cuvées proposées à la dégustation par l’interprofession du Beaujolais, et voici notre sélection :
Côté rosé, le Beaujolais Villages Nouveau rosé du domaine Longère, que l’on apprécie beaucoup pour ses blancs également, ainsi que la cuvée Terroir de Bully de la cave Agamy en Beaujolais Nouveau Rosé sont ultra friands, au profil de joli bonbon.
Côté Beaujolais Nouveau Rouge, on part avec le Domaine de Baluce ; la cuvée Toutencanon de Julien Mathon ; la Vieilles Vignes du domaine des Ronze ; le Joyeux Beaujolais du domaine de Champ Fleury et le Nouveau d’Aurélie et Fabien Romany.
Enfin, côté Beaujolais Villages Nouveau, le Sans soufre du domaine des Nugues refait son entrée comme chaque année ; Clochermerle de Christophe Coquard ; la Maison Piron ; le domaine Le Fagolet ; le Château de Varennes ; le domaine du Penlois et enfin le Château de Lavernette avec son bien nommé Le Jeune.


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