
Vins sans alcool : découvrez la sélection Toutlevin

Le vin sans alcool coule à flot en cette année 2025. Une catégorie qui prend de plus en plus de place et permet aux vignerons de récupérer les fidèles qui ont quitté le navire ou ceux qui n’ont jamais embarqué. On parle même aussi des flexi-buveurs qui eux ont décidé de lever le pied et font la fête en toute sobriété.
Mais alors, qu’est-ce que ça goûte le vin sans alcool ? Et comment le fait-on ?
Le vin sans alcool : un petit quelque chose du vin
Loin de séduire les experts, le no/low (pour sans alcool, ou alcool faible) prend des parts de marché et s’adapte aux nouveaux palais habitués aux boissons sucrées. La dégustation de quelques vins sans alcool lors du salon Wine Paris, m’a montré que s’il est produit à base de vin, on n’y retrouve que rarement les mêmes attraits : fraîcheur, longueur, complexité des parfums.
La différence de goût est due à la méthode de fabrication, au pouvoir de l’alcool dans la diffusion des arômes mais aussi à la qualité du vin de base qui est, il faut le dire, très rarement un grand vin… il suffit d’en regarder le prix !
De toutes ces boissons à base de vin désalcoolisé, j’ai trouvé que les vins rosés étaient les plus proches en trompe-l’œil d’un vin comme on le connaît. On arrive à retrouver non seulement le bouquet mais aussi les arômes en bouche et le touché au palais. En vin rouge on retrouve parfois des notes boisées rassurantes et ce côté tannique qui manque encore d’élégance.
Mais comment fait-on le vin sans alcool ?
Le vin sans alcool s'appelle encore vin parce que le produit de départ est bien un vin issu de raisins fermentés. Il existe plusieurs méthodes pour le désalcooliser :
● L’osmose inverse. Une méthode de filtration qui sépare l’alcool du reste du vin. C’est assez impressionnant à voir car vous avez vraiment d’un côté le vin coloré et de l’autre l'alcool cristallin. Comme l’alcool n’est plus dans le vin, et que l’alcool est un liquide, le vin final a généralement gagné en texture, il est plus sirupeux.
● La méthode de l’évaporation ou distillation sous vide est aussi populaire. Le vin est mis sous vide, ce qui permet de le faire bouillir autour de 35°C au lieu de 80°C. En chauffant moins, le vin perd moins d’arômes et l’alcool s’évapore tout aussi bien.
La priorité est d’arriver à garder les arômes qui peuvent être très impactés par la distillation. On essaye donc de les capturer au départ du processus, car ils sont plus volatiles, et de les réinjecter une fois la désalcoolisation achevée.
Notes de dégustation
Mes notes ont été construites comme celle de la dégustation d’un vin, de manière constructive pour vous guider dans les arômes et la perception vineuse. Certains sont plus réalistes, donc réussis, d'autres vous plairont peut-être mais se rapprochent du soda. A vous de choisir ce qui vous fera plaisir !
Le vin sans alcool n’est pas du vin. C’est cette confusion qui lui a valu nombre de critiques et sarcasmes. Les prix indiquent aussi que le vin de base n’est pas pris parmi les plus grands nectars. Quand on arrive en dessous de 10 euros, il faut être réaliste, le résultat ne peut pas être fantastique. J’ai donc écrit mes notes de dégustation en prenant en compte ces paramètres.
● Famille Meyre, Oh la la ! sans alcool blanc, effervescent. (Sauvignon, vignoble bordelais) : un nez réussi de poire et pain perdu, assez pâtissier. En bouche on retrouve une belle finale fraîche légèrement tannique qui rappelle le vin. Bulle légère. (Sauvignon). 2.9sucre/100ml - 16 EUR.
● Mionetto O (effervescent, Italie) - On retrouve des arômes de muscat, très floraux. La bulle ne fait pas dans l’élégance. Le nez est plus réussi avec des notes d’agrumes surprenantes. Le jus a le mérite d’être sec et de trouver un bel équilibre. Pour ceux qui aiment la clairette et le muscat.
● Oh Oui ! Chateau Bonnet (sauvignon blanc, vignoble de Bordeaux). Proclamé comme boisson vigneronne, cet effervescent est agréable mais s’apparente plus à un jus de fruit. Au nez, des agrumes mûrs, pamplemousse, et une belle vivacité. Très expressif, léger avec une sensation assez sucrée malgré le dosage faible. Il m’a rappelé un jus de goyave ou de fruits de la passion. 10EUR

● Famille Meyre, Oh la la ! rouge (cabernet sauvignon, merlot, vignoble de Bordeaux) : Au nez un très beau fruit légèrement confituré, le boisé est marqué. La finale est fraîche avec une longueur acidulée, la matière est riche et concentrée. 15 EUR.

● Z, Zero by Edmus. Chateau Edmus (merlot, issu d’un Saint Emilion Grand Cru) : Un des seuls grand vin sans alcool du marché. A gouter si votre porte-monnaie vous le permet, je n’y ai pas encore eu accès mais nul doute qu’il aura son intérêt. Vieilli en fût. 45EUR
● Olivier Cottenceau, blanc, Phénomène (melon de Bourgogne, Val de Loire) : un sans alcool au pays du muscadet. On retrouve bien le vin au nez, floral. En bouche un gras intéressant (sur lie) mes des arômes bonbon, moins réussi.

● L’Arjolle, blanc, Equilibre (viognier, sauvignon, Sud de France). Un nez légèrement réduit mais qui rappelle bien le vin. En bouche c’est juteux, exotique avec une jolie fraîcheur et de l’équilibre. Réussi pour le prix, 8.90EUR.
● Pizzolato, La Cantina Pizzolato, Rosé Zéro (Glera, Raboso, Italie). Une très belle bouteille design pour commencer, c’est toujours agréable. Le vin est sucré sur le papier mais le ressenti n’est pas prononcé. J’ai aimé la sensation tannique qui rappelle bien le vin. Les notes de muscat sont présentes mais équilibrées.

● Chavin Zéro rosé (cabernet, merlot, Sud de France), Sans exubérance, une jolie bouche enveloppante et soyeuse, arômes de pamplemousse. 14EUR.
● Estandon rosé (grenache noir, cinsault, syrah, vignoble de Provence), arômes de petits fruits rouges, gourmand avec un bel equilibre et une jolie texture. Effet vin très réussi et excellent prix. 9,90EUR.

Crédits photos : Miss Vicky Wine
Venez découvrir toutes nos sélections de produits, vins et bien plus encore : Toutlevin vous partage ses coups de coeur !