Vin & fromage : le Pont l’Évêque

Et si on croquait un fromage de caractère ? Départ pour la Normandie, région gourmande où l’on fait du Calvados et du Pont-l’Évêque, entre autres. Une pâte onctueuse, une croûte lavée pleine de saveurs et un florilège de cuvées pour l’accompagner !

Il est l’un des plus anciens fromages de Normandie. Son histoire remonte donc, comme de nombreux délices lactés français, à plusieurs siècles. En effet, on en trouve des traces écrites dès le XII^ème siècle. A l’époque, il s’appelait Angelot et était fabriqué par des moines cisterciens. Ce n’est que quelques 300 ans plus tard qu’il deviendra le Pont-l’Évêque, en hommage à une ville dans le Calvados. Et en 1972, il obtient le tant convoité statut d’AOP. Il est élaboré à partir de lait de vache entier chauffé et emprésuré. Le caillé est ensuite découpé en petits morceaux et moulé. Il est égoutté, salé et lavé régulièrement pendant l’affinage. Durant cette période, qui dure de 4 à 6 semaines, il prend sa teinte légèrement orangée et développe sa palette aromatique.

On le compare souvent au Livarot, son proche cousin, mais il est en réalité bien plus doux. Tout en équilibre et en subtilité, il laisse percevoir des notes de sous-bois et de champignon caractéristiques de la croûte lavée. Ajoutez à cela une pâte crémeuse sur la noisette et le beurre, et vous obtenez un fromage riche mais délicat, généreux à souhait. Servez-le avec une bonne tranche de pain frais et je vous propose les vins parfaits pour le sublimer.

Fraîcheur et vivacité avec un vin blanc

Les meilleurs alliés de la richesse crémeuse et des parfums de sous-bois ? Des vins blancs secs marqués par une belle acidité qui contrastent avec sa texture onctueuse et lui apportent une légèreté bienvenue.
En Bourgogne, optez pour un Chablis. Cette appellation aux sols de petites huîtres fossilisées est réputée pour sa vivacité naturelle et sa minéralité sans pareille. Au programme, un bouquet fait de silex, citron, pomme verte et pamplemousse. Si vous êtes patients, le mieux est de l’attendre quelques années pour profiter de senteurs de sous-bois et de champignon qui font écho à celles du Pont-l’Évêque. Sa finesse admirable rend l’ensemble presque aérien.
Ou un Mâcon-Villages dominé par les fleurs et les agrumes. Le genêt se mêle à l’acacia, au chèvrefeuille, à la verveine, au citron et à la fougère. Il se fait rond et suave en bouche, et vient joliment enrober le fromage.

En Loire, un Sancerre qui fait la part belle au Sauvignon Blanc. De l’orange, du pamplemousse, du citron, de la menthe, de l’acacia, de la pierre à fusil, ou encore du buis se révèlent au nez. Même constat au palais, où des touches minérales apparaissent et contrebalancent la puissance du mets. Élégance et délicatesse au rendez-vous.
Ou un Pouilly-Fumé ferme, structuré et racé. Tantôt fruité, tantôt herbacé, il dévoile un florilège d’arômes et compose avec le Pont-l’Évêque un mariage succulent.

Du fruit avec un vin rouge

Vous voulez bousculer les codes ? N’hésitez pas à tenter l’expérience d’un rouge, à condition qu’il soit pauvre en tanins.
On fonce en Beaujolais, et dans l’appellation Fleurie plus précisément. Les vins expriment la violette, la pivoine et les petits fruits rouges tels que la framboise. C’est franc mais sans aucune agressivité, avec une acidité présente mais discrète, du fruit concentré mais pas de lourdeur. De quoi étonner et régaler vos papilles.
Retour en Loire avec un Chinon issu du Cabernet Franc. Du fruit, du fruit et encore du fruit. On perçoit, au fur et à mesure de la dégustation, du cassis, de la cerise, du pruneau, de la mûre, de la groseille, et parfois de la fraise des bois. Les tanins élégants et charnus offrent une autre dimension au fromage mais ne prennent pas le pas sur lui.

Vous aimez les fromages ? N'hésitez pas à consulter notre rubrique dédiée aux accords mets et fromages.

 A la recherche de bons conseils en matière d'accords mets et vins ? Découvrez notre rubrique dédiée !