Tour du monde des vignobles : l’Australie
Comment la plus vaste île du monde est-elle arrivée au premier plan des vins internationaux ? Il aura fallu apprivoiser ses terres arides et côtes sauvages au fil du temps, jouer avec les cépages du vieux continent et faire confiance aux vignerons locaux. Tour d’horizon d’un vignoble immense et passionnant aux innombrables facettes.
Structurer le vignoble
A l’instar des autres pays du Nouveau Monde, c’est par les européens que la vigne a été implantée ici à la fin du XVIIIème siècle. Il faudra cependant attendre 1824 et les études de l’anglais James Busby, pour que l'Australie prenne un véritable essor. A partir de ses 300 pieds plantés dans les jardins botaniques de Sydney, il définit la viticulture australienne. Petit à petit, cette dernière se dessine, d’abord par l’arrivée de la Syrah, qui deviendra par la suite le cépage phare du pays et sera renommée Shiraz. Puis par d’importants travaux d’irrigation dans les plaines désertiques pour que le vignoble gagne en superficie.
A leurs débuts, les crus australiens n’étaient pas reconnus pour leur qualité et souvent utilisés pour élaborer du sherry, ce vin fortifié au succès fou en Grande-Bretagne. Ce n’est qu’à partir des années 70 que les vins tranquilles classiques s’imposent grâce à l’impulsion de producteurs dynamiques. Les palettes aromatiques complexes et la structure sont au rendez-vous, et ils obtiennent de nombreuses médailles. Les exportations grimpent en flèche, les vignes sont plantées en masse et arrive une surabondance de raisin. Après des années d’apprentissage et d’ajustements, notamment dans l’appréhension des multiples régions viticoles, le pays est aujourd’hui l’un des plus importants producteurs au monde, et la qualité de ses vins est indiscutable.
Une superbe diversité de terroirs
L’Australie, de par sa taille impressionnante, compte logiquement une multitude de terroirs et climats. Les vignerons se sont historiquement installés sur le littoral pour profiter d’une influence méditerranéenne bénéfique à l’épanouissement de la vigne.
Les régions de South Australia et New South Wales rendent hommage à la Shiraz à travers des cuvées concentrées riches en notes de fruits mûrs et touches épicées. La première assure pas moins de la moitié de la production nationale. Un chiffre impressionnant que l’on peut expliquer par la présence de la ville d’Adelaïde qui a largement aidé au développement de l’œnotourisme et des centres de recherche viticole. C’est ici que l’on trouve 2 appellations incontournables, Barossa Valley et Clare Valley. La Syrah et le Riesling, qui ne cohabitent jamais ou presque dans l’hexagone, se complaisent dans ce vignoble régit par une grande amplitude thermique. Elle les emmène à maturité optimale. Quant à la seconde, elle abrite la Hunter Valley, qui brille dans le monde entier par ses sémillons d’exception.
Victoria se démarque par son nombre de producteurs, bien plus élevé que celui de South Australia, malgré des volumes plus restreints. Elle est la terre des petites exploitations familiales et des vins d’orfèvres aux personnalités singulières capables d’exprimer la vivacité comme la douceur, de révéler la Syrah comme le Pinot Noir. A Western Australia Margaret River a construit sa solide réputation sur une variété bordelaise, le Cabernet Sauvignon. Il y apprécie les sols graveleux qui lui rappellent sans nul doute ceux du Médoc. La Tasmanie, au climat empreint d’une belle fraîcheur, accueille les cépages emblématiques de la Bourgogne : le Pinot Noir et le Chardonnay. L’île de l’île, d’abord dédiée aux vins effervescents, a étendu son spectre et attire de plus en plus de jeunes vignerons sous le charme de ses terroirs. Ce renouveau se ressent également sur les cépages et l’augmentation des variétés dites alternatives. L’Australie n’a pas fini de surprendre nos papilles…
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