Qu’est-ce que la solera ?

Qu’est-ce que la solera ?

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La solera est bien plus qu’une simple méthode de vieillissement du vin, c’est une tradition séculaire qui a traversé les âges avec brio. Elle mêle les millésimes et les saveurs au cœur de cuvées d’exception, chaque bouteille devenant un véritable témoignage du temps…

La solera, une tradition qui dure dans le temps

Bien que ses origines ne soient pas parfaitement documentées, ce système est né en Espagne. Et plus précisément dans la région de Jerez, connue pour la production de sherry. Il aurait été mis en place au XVIIème siècle pour optimiser la période de repos, si cruciale, des vins et spiritueux. D’abord dédié au fameux sherry, il s’est progressivement étendu à d’autres types de breuvages et a traversé les frontières, s’imposant dans les chais du monde entier.

Un vignoble de Jerez en Espagne
Un vignoble de Jerez en Espagne

Ce processus a été imaginé pour résoudre un problème récurrent dans le secteur vinicole : l’inconsistance de qualité d’une année sur l’autre (lire notre article sur les millésimes). Il mise ainsi sur un assemblage successif de différents millésimes pour créer un nectar plus homogène et stable, tout en permettant à chaque génération de vin de s’améliorer au fil du temps.

Comment fonctionne la solera ?

La solera a tout d’une promesse. Une promesse de constance, de complexité, et d’harmonie. Derrière cette pile de fûts disposés les uns sur les autres, se cache bien plus qu’un simple processus technique ; c’est l’art de mélanger l’ancien et le jeune, de créer une alchimie gustative unique qui ne varie jamais.

Comment cela marche, concrètement ? Voici les 3 étapes essentielles

La solera : c’est le niveau le plus bas de la pile

Le vin qui y réside est le plus ancien, et c’est celui qu’on extrait pour mettre en bouteille. Pas question de tout prendre, on prélève environ un tiers ou un cinquième du fût, laissant un peu de cette mémoire liquide en place pour accueillir les vins plus jeunes.

Les criaderas : là, on monte d’un étage

Ce sont les niveaux supérieurs, où le vin est plus jeune. Le vin extrait de la solera est remplacé par celui des criaderas juste au-dessus, créant ainsi une transition fluide entre générations de vins. Un ballet constant pour que la qualité ne fasse jamais défaut.

Le transfert : ce flux incessant, c’est le cœur même du système

Le vin de la solera est remplacé par celui des criaderas inférieures, et ce mouvement s’étend, jusqu’à ce que le vin le plus jeune soit constamment mélangé avec celui des années passées. Un peu comme une histoire qui se tisse, chaque barrique enrichissant la suivante.

Un brandy espagnol issu de la solera
Un brandy espagnol issu de la solera

Pourquoi utiliser la solera ?

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les producteurs se tournent vers ce processus.

L’harmonisation des saveurs d’abord. Peu importe les caprices des saisons, l’équilibre des arômes reste le même, année après année. Une touche de sagesse, une touche de jeunesse, pour un profil constant.

La complexité ensuite. En vieillissant dans le bois, le vin s’épanouit, évolue, prend de l’ampleur. Les arômes se superposent, se transforment, nous offrant des couches de saveurs qui se dévoilent au fur et à mesure du temps.

De plus, le mariage de jeunes et de vieux vins, c’est un peu comme un tango entre fraîcheur et complexité. Chaque gorgée nous offre ce jeu subtil entre la vivacité des jeunes millésimes et la profondeur des plus anciens.

Enfin, ce système permet au vin de vieillir progressivement, tout en conservant une fraîcheur désarmante. Une quête pour que chaque millésime mûrisse sans perdre son éclat.

Où trouve-t-on le système de la solera ?

Principalement dans la région de Jerez, pour le sherry, mais il connaît maintenant une belle expansion. Le Porto, le Madère, le rhum, et même certains whiskys et tequilas se prêtent à cet art du vieillissement. La solera traverse les frontières, s’adapte, et continue d’influencer les domaines viticoles et spiritueux à travers le monde.

Elle est même désormais un terrain d’expérimentation. Des viticulteurs de Californie et d’Australie s’y essaient, à la recherche d’une complexité tout en respectant les principes de la nature. Idem en France, comme chez le Champagne Devaux. Et, plus récemment, on a vu émerger la solera inversée, un concept audacieux où les fûts les plus jeunes sont placés en bas, les plus âgés en haut, pour offrir une nouvelle facette à ce processus. Une aventure sans fin, donc.


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