Pourquoi taille-t-on la vigne ?

On les voit, bien emmitouflés, arpenter les parcelles, se courber sur chaque cep pour sculpter les souches d'une main de maître. Pourquoi les vigneronnes et vignerons s'appliquent-ils autant à tailler la vigne ?

Tailler les vignes : ça consiste en quoi ?

La légende dit que c'est une chèvre qui a aidé la viticulture à faire un grand pas. A l'époque, ils s'aperçurent que les ceps soigneusement broutés par cet herbivore donnaient des raisins plus qualitatifs.

Aujourd'hui, la taille de la vigne est la pratique manuelle qui demande le plus de temps et d'argent aux viticulteurs, avec la vendange. Elle commence à la chute des feuilles, au début du repos hivernal de la plante, pour se terminer avant l'éclosion des bourgeons, au débourrement.
Sa durée varie selon le système de taille (gobelet, cordon de Royat, Guyot) et la densité de plantation. Pour une densité de 4000 pieds/ha, il faut compter environ 8 journées pour tailler 1 ha de vigne, soit un coût de 900 €/ha.
Même si cet investissement peut sembler élevé, il est crucial pour garantir une vendange de qualité, condition sine qua non de la production de vins de qualité.

Les systèmes de taille de la vigne

La manière de tailler n’est pas laissée au hasard. Les différents systèmes doivent être adaptés au cépage, au terroir, aux conditions climatiques et aux objectifs qualitatifs du domaine.
• Taille en gobelet : Traditionnelle dans certaines régions, elle donne à la vigne une forme en “corbeille” et limite les rendements, favorisant souvent la qualité.
• Taille en cordon de Royat : Pratique pour les cépages vigoureux, cette forme en cordon horizontal facilite la mécanisation, la circulation dans les rangs et l’ensoleillement des grappes.
• Taille Guyot (simple ou double) : Courante dans de nombreux vignobles, elle permet un bon équilibre entre le rendement et la maturité, tout en étant relativement simple à mettre en œuvre.

Le choix du mode de conduite est parfois imposé par les cahiers des charges des appellations. Il se raisonne en fonction du cépage, du terroir et de l'objectif qualitatif du domaine.

La taille de la vigne : un jeu qui en vaut la chandelle !

La taille de la vigne est bien plus qu’un simple coup de sécateur, c’est une opération essentielle pour garantir la pérennité d’un vignoble et la qualité de sa future récolte.

Elle permet de structurer la souche, de lui donner une forme qui permettra le passage des tracteurs afin de notamment de :

- cultiver les sols et réaliser les traitements phytosanitaires
- favoriser l'ensoleillement des grappes pour leur assurer une maturité optimale
- organiser la végétation de manière à ce qu'elle soit aérée, donc moins propice au développement des champignons comme le Botrytis ou encore le Mildiou...

Cette opération est primordiale dans l'équilibre de la souche. C'est-à-dire au rapport entre la surface foliaire (responsable de la photosynthèse) et la charge (le nombre de bourgeons fructifères). En effet, un cep présentant trop de grappes n'arrivera pas à les nourrir correctement. Les raisins seront donc de moindre qualité et la souche se verra affaiblie pour les millésimes à venir. A contrario, un cep bien équilibré aura le nombre juste de grappes bien pendues et bien dodues ! Le cep n’est pas “surmené” et peut nourrir plus efficacement les raisins restants.

Toutes ces raisons font de la taille l’un des postes les plus chronophages et coûteux pour un domaine viticole, aux côtés de la vendange. Mais en somme, la taille de la vigne est un travail de longue haleine garant de la récolte des vignerons et de la pérennité de leurs parcelles !

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Mise à jour effectuée par la rédaction de Toutlevin

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