Les "vins de café" marqueront-ils le renouveau des vins rouges ?

Ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas ici de parler de l’or noir, mais bel et bien de notre breuvage préféré : le vin, fruit de jolis raisins.

Autrefois, les vins de café désignaient des petits vins servis au troquet du coin, dans un verre à ballon. Aujourd’hui, l’expression revient sur le devant de la scène, notamment pour les vins rouges qui souffrent particulièrement de la baisse de consommation en France. Mais que signifie exactement vin rouge de café ? Comment l’élabore-t-on ? Faut-il y voir le retour d’un style oublié, ou l’émergence d’un nouvel eldorado ?

Qu’entend-on par vin rouge de café ?

Un vin rouge de café, c’est une bouteille que l’on débouche sans se prendre la tête, simplement pour le plaisir. On peut la consommer dans un café, un bar à vins ou un restaurant autour d’assiettes à partager, mais aussi au cours d’un apéritif dînatoire entre amis, lors d’un pique-nique en famille, ou encore pour accompagner une grillade printanière.

Il s’agit de vins rouges à la robe plus légère, presque estivale, au nez expressif, exhalant des arômes charmeurs de petits fruits rouges ou noirs, parfois d’épices douces. Mais c’est en bouche que tout se joue : ces cuvées offrent un équilibre très bien ficelé, sans rugosité, tout en rondeur.
Fini les tanins asséchants, les vins trop concentrés, l’amertume mal placée ou les finales brûlantes.

Un vin rouge de café peut être léger, comme un Clairet bordelais ou un Beaujolais Nouveau. Mais, l’expression englobe aussi des cuvées plus complexes, à la longueur en bouche moyenne, pourvu qu’elles soient gouleyantes, juteuses et faciles à vivre.

Servis un brin rafraîchis (autour de 15°C), ils s’accordent à merveille avec une cuisine simple et gourmande : burger, lasagnes, pizza, chili con carne, ratatouille, steak de thon rouge, paëlla...

Comment élabore-t-on un vin rouge de café ?

D’abord, en choisissant les cépages adaptés. Même si l’expression d’un cépage dépend indéniablement du terroir sur lequel il grandit, de la façon dont on le cultive et de sa vinification, certaines variétés sont mieux prédisposées à la légèreté.

On pense au Cinsault, un ancien du Languedoc, au Grenache Noir, l’autochtone du Roussillon, au Gamay, la star du Beaujolais, ou encore au Pinot Noir, le seul cépage rouge autorisé en AOP Alsace.

Ensuite, en maîtrisant parfaitement la maturité. Tout vient à point à qui sait attendre, certes, mais pas trop. Une vendange en sous-maturité donne des vins trop acides, avec des notes végétales, parfois amères. A l’inverse, une surmaturité mène à des vins trop opulents, marqués par des degrés d’alcool élevés et une structure imposante.

Enfin, par une vinification et un élevage adaptés. Un vin rouge de café s’obtient par des macérations courtes, une extraction douce, et souvent un élevage en cuve, plutôt qu’en fût de chêne, pour préserver la fraîcheur du fruit.

Les vins rouges de café : retour d’un style oublié ou promesse d’un nouvel eldorado ?

A l’origine, l’expression désignait des vins simples, parfois médiocres, issus de vignes à gros rendements, rarement arrivées à une maturité optimale. Il ne s’agit donc pas d’un retour, mais plutôt d’une autre façon d’envisager les vins rouges.

Les vins de garde auront toujours une place privilégiée pour les grandes occasions. Les nouveaux vins de café sauront mieux répondre aux nouvelles attentes des consommateurs : des vins accessibles, polyvalents, à boire dès maintenant, tout en étant fort bien pensés.

Dans un contexte de crise viticole, ils représentent un nouvel horizon pour les vigneronnes et vignerons capables de se réinventer, en lien avec les goûts d’aujourd’hui.

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