Les mots du vin : empyreumatique, corsé, nerveux, acétique, soyeux

Lorsque l’on se plonge dans l’univers du vin, on se rend rapidement compte qu’il faut également se familiariser avec un vocabulaire particulier. Zoom aujourd’hui sur 5 mots du vin, de l’œnologie à la dégustation.

Empyreumatique

Voilà un terme que l’on ne croise que très rarement en dehors du monde du vin. Logique, donc, que vous soyez décontenancés quant à sa signification. Empyreumatique est utilisé pour désigner une famille d’arômes, celle des senteurs de brûlé, fumé, séché et grillé. Il est d’ailleurs formé à partir du grec pyros qui signifie feu.

Mais comment les reconnaître lorsque l’on découvre un vin ? Il s’agit de ces notes gourmandes de caramel et de chocolat, mais également des parfums de tabac, de torréfaction, de café, de pain grillé, de poivre et de fumée.

Un vaste panel qui fait majoritairement partie de ce que l’on appelle les arômes tertiaires car ils proviennent de l’élevage sous bois. Pour rappel, les arômes primaires ou variétaux viennent directement du fruit, et les arômes secondaires de la fermentation. Cependant, les notes empyreumatiques transcendent légèrement cette classification, comme le prouvent le Sauvignon on ou l’appellation Pouilly-fumé. Mais elles restent bien plus notables dans les vins vieillis en fûts, et dépendent souvent du degré de brûlage des douelles, ce toastage plus ou moins marqué apportant des fragrances de torréfaction.

Corsé

Nous restons dans la dégustation avec un autre mot difficile à appréhender et généralement réservé aux rouges. On dit d’un vin qu’il est corsé lorsqu’il dégage de la puissance dans les aspects majeurs de sa personnalité, soit l’alcool, l’acidité et la palette aromatique. Il propose des sensations généreuses en bouche, a du corps, de la matière, et dévoile habituellement une belle trame tannique. A l’inverse, on parle de vin léger si tous ces éléments restent discrets.

Nerveux

Vous adorez la rhubarbe et la pomme verte, et avez une préférence pour les vins à l’acidité très marquée ? Vous avez donc une appétence pour les cuvées dites nerveuses. Surprenant au premier abord, nerveux est employé pour décrire un flacon dont le niveau d’acidité est très élevé.
Dans le cas d’un blanc sec et vif, il s’agit d’une qualité car cette acidité, bien qu’elle puisse parfois être un peu excessive, amène du mordant et une fraîcheur incomparable. Elle est également synonyme de potentiel de garde intéressant et promet une superbe évolution au fil des années.

Acétique

Attention, nous allons passer dans un registre plus technique et mettre un pied dans l’œnologie. Savez-vous ce qu’est un acide acétique ? C’est un acide organique naturel produit par les bactéries acétiques (acetobacter) lors de la fermentation alcoolique. Il est l’un des composants principaux de l’acidité volatile d’un vin et peut, quand il est combiné à l’éthanol et en trop grande quantité, entraîner une odeur de vinaigre désagréable.
On parle alors d’acescence, ce fameux goût de vinaigre qui est un défaut connu du vin. C’est également ce que l’on appelle les vins piqués, ils se transforment en vinaigre, un problème que l’on détecte facilement à la dégustation.

Petit supplément culture vin : un vin au taux trop élevé d’acétate d’éthyle est interdit à la vente alors qu’une faible quantité délivre de la fraîcheur.

Soyeux

Terminons sur une note positive en passant d’un défaut rendant le vin impropre à la consommation à une sensation séduisante et qualitative. On s’intéresse ici à la structure et la charpente d’un vin.
Le soyeux renvoie à une acidité plutôt basse, du coulant, de l’harmonie et de l’élégance. Il se rapproche du terme velouté en un peu plus léger. En somme, une véritable caresse en bouche.

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