
Les écrivains et le vin : George Sand entre terroir et belles tablées

Grande figure de la littérature du XIXème siècle, George Sand a représenté une des premières figures féministes de son époque. Prolifique autrice, elle écrira de nombreux romans qui connaîtront un succès important. Mais saviez-vous que l’écrivaine était aussi une épicurienne qui adorait recevoir autour de bons plats de sa région le Berry ? Découvrons ensemble cette facette de la romancière George Sand pour le plus grand plaisir de nos papilles.
George Sand : enfance dans le Berry et premiers romans
Née le 1er juillet 1804 à Paris, George Sand passe son enfance au domaine de Nohant, dans les campagnes berrichonnes qui forgeront son caractère et son imagination. Elle héritera de la demeure de sa grand-mère. Elle écrira plus de 70 romans mais aussi des nouvelles, des contes et de nombreux essais littéraires ainsi que des pièces de théâtre. Convertie aux préceptes de Jean-Jacques Rousseau par son aïeule, George Sand est très attachée à l’éducation et ce, dès qu’elle apprend à lire : elle défendra d’ailleurs l’importance de l’éducation dans ses prises de parole politiques.
Connue pour sa vie amoureuse tumultueuse, et son féminisme avant l’heure lorsqu’elle préconise l’égalité intellectuelle et existentielle des 2 sexes, elle présente un pseudonyme masculin pour remplacer son vrai nom Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, qui deviendra après son mariage la baronne Dudevant. Ces romans les plus célèbres comme La mare au diable
, ou La petite Fadette
, François le Champi
, les maîtres sonneurs
ne manquent pas de relater les ambiances pastorales de sa jeunesse et Nohant reste une inspiration pour George Sand qui conserve cependant le goût du luxe à travers la gastronomie.
Elle aime à partager avec ses amis venus de Paris pour séjourner chez elle des plats typiques du terroir local mais aussi des mets plus raffinés. A sa table nous croisons Chopin (amant de George Sand, qui vient composer, durant plusieurs étés, sur un piano livré au domaine), Musset, Balzac, Dumas fils, Flaubert, Delacroix ou Tourgueniev. Ils viennent à Nohant pour partager nourriture terrestre et spirituelle.
La cuisine et les recettes de George Sand
La bonne dame
de Nohant servait une cuisine simple et savoureuse, des plats traditionnels et authentiques, ceux qui avaient bercé son enfance ou qu’elle préparait pour ses enfants puis plus tard pour ses petits-enfants. Il existe d’ailleurs un ouvrage qui propose 80 recettes transmises par la romancière via ses cahiers et carnets de cuisine qui comprenait à l’origine plus de 700 recettes : Les carnets de cuisine de George Sand, 80 recettes d’une épicurienne.
La romancière propose en cuisine des plats allant de la galette de pommes de terre au gâteau de riz (riz au plat à la vanille, dérivé du riz au lait) en passant par les scones. L’écrivaine aime les tables colorées avec de jolies nappes, agrémentées de verres en cristal au pied bleu offerts par Chopin qui portent désormais le nom de George Sand.
Chaque année, elle crée l’événement dans le village avec la préparation de la confiture de groseilles mais aussi de prunes car le domaine de Nohant regorge d’un verger luxuriant. Cette activité est aussi sérieuse pour elle que de faire un livre
comme elle le stipule dans ses correspondances. Elle contribue aussi à un rôle social puisqu’elle distribue les pots avec générosité aux villageois.La lionne du Berry
comme la surnomme Balzac sert à sa table un vin genouillet (cépage typique du Berry de l’époque qui avait disparu et reste désormais confidentiel), croisement entre le gouais blanc et le tressot noir, production locale. Mais aussi Mâcon, Sancerre et Chablis.
C’est une hôtesse généreuse qui aime les tablées joyeuses, et savoure de faire découvrir les spécialités de son terroir. Le monde de la littérature s’y succède avec celui de l’art. Plauchut, un de ses amis, journaliste, y ramène du Cognac mais aussi des huîtres d’Arcachon qui d’ailleurs tiendront une place dans ses écrits “contes d’une grand-mère” en 1875.
Cette bonne vivante, et fervente défenseuse des égalités homme-femme décède le 8 juin 1876. Elle repose dans le jardin du domaine de Nohant.
Pour en savoir plus sur notre thématique Les écrivains et le vin, n’hésitez pas à consulter nos autres articles évoquant Alfred de Vigny et le Cognac ou bien celui à propos d'Alexandre Dumas et sa passion pour la cuisine.
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