
L'autre couleur du vin : orange

Vous avez bien étudié les tutos de Toulevin & PLUS sur comment faire du vin rouge et du vin blanc ? Et bien, avec cet article, on vient bousculer vos acquis !
Le vin orange : le vin des origines
C'était il y a 4000 avant JC, la contrée lointaine de Géorgie, mère patrie de la vigne, donne naissance au vin orange... A cette époque, pas l'ombre d'un docteur en œnologie pour piloter une cuve télécommandée ! On pare donc au plus simple. Une bonne vieille amphore en terre cuite est remplie de raisins entiers et le tout est enterré et scellé. Environ 7 mois après, la fermentation est finie. Bilan des courses : les raisins rouges ont donné du vin rouge et les raisins blancs du vin... orange !

D'où vient ce come back du vin orange ?
Le vin orange a choisi le pays de la mode pour amorcer son retour dans les années 2000!! A quelques frontières de son berceau antique, une poignée de vignerons du Frioul remet en scène ce type de vinification. On déterre les amphores alors ? Non quand même !!
On peut faire du vin orange avec les moyens du bord. Chaque vinificateur est libre d'utiliser un ou plusieurs cépages et d'érafler en totalité ou en partie la vendange. La macération peut se faire en cuve bois ou inox avec une durée de macération variable, quelques semaines à quelques mois.
Le grand retour mondial sur les tables est lancé en 2009 outre atlantique. Les oranges wines
suscitent rapidement la curiosité dans les pays anglo-saxons. Il n'est plus rare de trouver ces derniers à la carte de restaurants ou bars à vins. Les vignerons de l'hexagone se lancent aussi, dans la mouvance des vins naturels.
Le vin orange : un vin qui a de la pulpe !
Zoom sur la technique : peler 4 oranges y ajouter 1 litre de vin blanc… Mais non ! C'est le début de la recette de la sangria blanche, d'ailleurs personnellement, je préfère largement celle là à sa version rouge 😀
Trêve de plaisanterie. Vous avez déjà compris la méthode ? Il faut juste vinifier les raisins blancs comme des rouges : c'est-à-dire laisser fermenter et macérer le jus (moût) avec les parties solides : pulpes, peau, pépins, rafles. Les pigments jaunes (flavonoides) sont progressivement extraits, puis après plusieurs réactions biochimiques se stabilisent vers une teinte ambrée. Couleur ok !
Et le reste ? La palette est très variable en fonction du cépage et du terroir.
Au nez
Des arômes floraux (comme le tilleul), mais aussi la pomme écrasée, peuvent se mêler à des notes de fruits sec (amande) ou herbacées. A l'évolution des parfums de noix et éventuellement boisés peuvent apparaître.
En bouche
Un vin assez corpulent avec une structure tannique présente et de la fraîcheur.
Pour l'accord mets et vin, les fantaisies sont possibles : plats plutôt sucrés, épicés ou relevés !
Le vin orange est une hérésie d'un point de vue de l'œnologie moderne mais est aussi un phénomène de mode, un retour aux sources. C'est une curiosité en soit qui ne peut pas laisser indifférent ! On aime ou on n'aime pas. Alors votre avis ?
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