
Focus cépage : pas si folle, la Folle Blanche...

Il y a des cépages discrets qui n’ont jamais été dans le haut du panier, peut-être parce qu’on ne savait pas exploiter toutes leurs capacités ou que les temps ont changé. Partons à la découverte de la Folle Blanche, une variété dont vous allez entendre parler...
La Folle Blanche, un cépage initialement destiné à l’alambic
La Folle Blanche trouve ses origines dans les vignobles de l’Armagnac, situés entre les Landes et le Gers, ainsi que dans ceux du Cognac, en Charentes, où elle servait à élaborer ces 2 célèbres spiritueux français. Aujourd’hui, elle ne représente plus qu’environ 1% des surfaces cultivées au sein de ces appellations, au profit d’un cépage encore plus robuste, l’Ugni Blanc.
Actuellement, on retrouve la Folle Blanche principalement dans la région des Vins de Nantes. Elle y est la variété exclusive de l’appellation Gros Plant du Pays Nantais, produisant des vins blancs secs.
La Folle Blanche, un cépage adapté au changement climatique
La folle
est ainsi surnommée pour ses rendements de folie et sa vigueur difficile à maîtriser. Dans un contexte de changement climatique, les qualités de ses défauts sont en train de faire la différence...
Après plusieurs millésimes impitoyables, dus à des accidents climatiques comme la grêle ou le gel, ou à des printemps et étés très pluvieux favorisant le développement des maladies de la vigne, les vigneronnes et vignerons ont sacrément besoin de raisins.
La Folle Blanche est un cépage rustique, généreux, plus enclin à résister aux aléas climatiques. Il nous a vraiment aidé à limiter la casse en 2024, un millésime qui a été très difficile
, Cécile Perraud, vigneronne au Domaine des Trois Toits en Muscadet.
La Folle Blanche, un cépage répondant aux envies des consommateurs
Face à la dé-consommation
de notre boisson préférée, les vins blancs sont les grands gagnants des verres des français. La suprématie des rouges semble bel est bien terminée.
La Folle Blanche engendre des vins qui sont parfaitement dans l’air du temps. Des blancs faciles à déboucher, à l’équilibre en bouche frais et léger, peu élevés en alcool.
Par ailleurs, les consommateurs sont en quête de sens et d’authenticité. Les cépages autochtones et rares, comme la Folle Blanche, savent séduire.
La Folle Blanche, un nouveau débouché pour les vigneronnes et vignerons
En situation actuelle de crise viticole, les vigneronnes et vignerons doivent se réinventer. Tels le Grolleau en Anjou, ou le Bourboulenc et le Terret en Languedoc, la Folle Blanche offre de nouveaux débouchés.
La maîtrise de son rendement et de sa fougue grâce à une taille courte, une fertilisation raisonnée, la pratique de l’enherbement et l’utilisation de techniques de vinification adaptées telles que l’élevage sur lies, permettent l’obtention de vins blancs de qualité. Leur profil aromatique subtil met en valeur l’expression des terroirs.
De plus en plus de domaines n’hésitent pas à mettre le cépage la Folle Blanche à l’honneur dans des vins 100% Folle Blanche, en affichant fièrement son nom sur leurs étiquettes. C’est le cas, notamment, des Domaine Luneau-Papin et Eric Chevalier, avec leurs cuvées éponymes.
De surcroît, la Folle Blanche est particulièrement bien adaptée à la production de vins effervescents selon la méthode traditionnelle, comme dans la cuvée La Stilla
du Domaine des Trois Toits. C’est une bouteille dont je suis particulièrement fière. Une Folle Blanche vinifiée en méthode traditionnelle, très peu dosée. C’est un vin vif, avec une bulle très fine, à la fois discret et complexe, qui aiguise les papilles. On peut faire tout un repas avec
, dit Cécile Perraud.
Folle Blanche, on est folle de toi !
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