Cépages méconnus : le Prunelard

Cépages méconnus : le Prunelard

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Le Prunelard, un cépage unique qui incarne le patrimoine viticole de Gaillac et du Sud-Ouest de la France. Sa culture est encore discrète mais sa rareté, son histoire et son potentiel en font une variété recherchée par les passionnés. Serez-vous les prochains à succomber à son charme rustique ?

Le cépage Prunelard : une figure du Sud-Ouest

Que vous l’écriviez Prunelard ou Prunelart, il est originaire de la région de Gaillac, dans le Tarn. Son nom ferait référence à la ressemblance de ses petites baies noires aux prunelles, des fruits sauvages. C’est une variété ancienne, dont on trouve des traces écrites depuis le XVIème siècle.

Cependant, il est longtemps resté dans l’ombre de ses comparses, le Fer Servadou et la Négrette, du fait de sa faible résistance aux maladies et de ses rendements irréguliers. Il n’est pas replanté après la crise phylloxérique mais les années 1990 signent son renouveau grâce à des initiatives locales de sauvegarde des cépages oubliés.

Il est apparenté selon des recherches ampélographiques à un autre cépage emblématique du Sud-Ouest : le Malbec. Et sa culture demande une attention particulière.

Capricieux, il offre généralement des rendements modestes, ce qui l’a rendu impopulaire auprès de nombreux vignerons. Il est également sensible au mildiou et à l’oïdium malgré sa robustesse. En raison de ses caractéristiques, une grande partie de son suivi doit être assuré à la main, et la taille doit être précise pour maîtriser sa vigueur naturelle et garantir des raisins de qualité.

Un cépage confiné à son berceau de naissance

Son aire de production reste très associée au Sud-Ouest viticole, notamment à Gaillac, ses terres historiques. Ici, les vignes sont implantées le long des rives du Tarn. Sur ces coteaux, les sols argilo-calcaires proposent un excellent drainage qui sied parfaitement à la délicatesse du Prunelard. Il y règne un climat à influence méditerranéenne qui alterne entre hivers doux et étés chauds et secs aux nuits fraîches. Les conditions idéales pour emmener les baies à maturité optimale.
Si quelques vignerons passionnés le vinifient en monocépage pour mettre en valeur sa typicité, il est le plus souvent marié à d’autres variétés comme le Braucol, le Duras ou la Syrah.

Il franchit ponctuellement les frontières de Gaillac pour aller satisfaire la curiosité de viticulteurs du Tarn-et-Garonne ou de l’Aveyron. Cet environnement similaire lui permet de s’épanouir et exprimer son authenticité. Ne soyez donc pas surpris de le croiser à Fronton dans des assemblages et cuvées confidentiels, bien que la Négrette en reste le cépage phare (lisez notre article Négrette, un collectif signé Fronton. À Cahors, également, où il rejoint son cousin le Malbec. On y explore son potentiel pour délivrer des flacons inédits. Il commence à intéresser en-dehors du Sud-Ouest, mais sa culture reste marginale. La Vallée de la Loire l’a ainsi testé pour observer son comportement dans un climat plus frais, grâce à ses liens génétiques avec le Côt. Idem pour le Languedoc-Roussillon, jamais avare d’expérimentations pour diversifier sa gamme et surprendre les amateurs de vin.

Un cépage aux vins rouges à la personnalité affirmée

Qu’en est-il de la dégustation ? Les vins issus du Prunelard dévoilent une robe profonde pourpre aux reflets violacés. Dès les premières inspirations, on perçoit un bouquet d’une belle richesse. Les fruits noirs s’imposent, la mûre, la prune et la myrtille en tête. Ils sont suivis par des notes épicées de poivre et de clou de girofle, ainsi que des nuances florales de violette.

En bouche, c’est d’abord sa structure qui impressionne, soutenue par une superbe concentration et des tanins élégants. Leur opulence et leur complexité sont équilibrées par une fraîcheur naturelle qui empêche toujours trop de lourdeur. À savourer dans leur jeunesse ou à laisser patienter plusieurs années en cave pour découvrir une nouvelle palette aromatique.

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