Alfred de Vigny et le Cognac
Figure du romantisme et ami de Victor Hugo le célèbre auteur de “Notre Dame de Paris”, l’écrivain Alfred de Vigny offre une vision pessimiste de la société du 10ème siècle à travers des poèmes, des nouvelles et des romans. Mais saviez-vous que ce dramaturge français a également été viticulteur en développant la production de Cognac sur le domaine légué par sa tante ? Découvrons ensemble quelques étapes de la vie d’Alfred de Vigny.
Les début d'Alfred de Vigny dans l'écriture...
Né en 1797, c’est après une brève carrière militaire et des tentatives dans le domaine de la politique, qu’Alfred de Vigny trouvera la célébrité et la postérité à travers ses écrits.
En effet, il débute par la poésie et publie en 1822 un recueil de poèmes. Il rejoint le cercle littéraire le cénacle lancé par Victor Hugo et devient par la même occasion un de ses amis proches : il assistera même au mariage de celui-ci.
C’est en 1826 qu’il publie un des premiers romans historiques “Cinq mars” qui lui vaut une certaine reconnaissance dans le milieu littéraire. Alfred de Vigny est également à la traduction de Roméo et Juliette, mais aussi à l’adaptation d’Othello de Shakespeare.
Une rupture douloureuse avec l’actrice de théâtre Marie Dorval pour qui il avait écrit la pièce à succès "Chatterton" et la mort de sa mère poussent Alfred de Vigny vers une retraite brutale et anticipée.
Le dramaturge cesse alors de publier et se réfugie en Charente, au logis du Maine-Giraud à Champagne-de-Blanzac (désormais nommée Champagne-Vigny) pour plusieurs séjours. Il avait eu le coup de cœur pour cette bâtisse, les paysages du coin et son environnement lorsqu’il y visita sa tante qui lui lèguera.
Durant ses moments de solitude sur le domaine, à 20 kms au sud d'Angoulême, il poursuit un travail d’écriture, certes peu prolifique. Mais c’est dans la Tour centrale de la propriété notamment que plusieurs œuvres majeures du romantisme dont “La Mort du Loup” et “la bouteille à la mer” voient le jour.
... et la vigne
Il s’intéresse à la demeure et entreprend la restauration des bâtiments. En tant que propriétaire terrien, il fait planter alors ses premières vignes, achète un alambic d’occasion, et produit de l’eau-de-vie destinée au Cognac. Il suit de près l’évolution viticole du domaine.
un poète qui devient un véritable viticulteur
Le poète s’implique et va jusqu’à négocier personnellement son vin aux comptoirs locaux, supervisant la croissance, la distillation, et la vente du Cognac et du vin qu’il produit. Il se documente sur les expérimentations scientifiques qui pourraient améliorer sa production et prend scrupuleusement des notes dans des carnets, aujourd’hui encore visibles au domaine.
Le poète-viticulteur passe ainsi plusieurs années au chevet de sa femme Lydia, gravement malade. Loin du tumulte parisien, il renoue avec la solitude et la mélancolie du poète qui se retrouvent dans ses œuvres, où l’homme-artiste est un paria de la société.
Le comte Alfred de Vigny est par ailleurs un fabuleux gestionnaire : le domaine qui devient rentable et lui offre un revenu lorsque ses écrits ne rencontreront pas le succès escompté.
Il créera également une bibliothèque dans le village de Blanzac pour que les ouvriers agricoles et les habitants du coin puissent accéder aux livres et à la culture qu’ils renferment.
Il meut en 1863.
Classé depuis 1967 à l’inventaire complémentaire des Monuments Historiques, le Maine Giraud est désormais la propriété de la famille Durand depuis 5 générations et fait partie du cercle fermé des maisons des illustres et abrite un musée Alfred de Vigny au cœur de la Charente, terre de pineau.
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